Varsovie dans les années 1920 et 1930. Les cabarets sont un lieu privilégié où se retrouvent des chanteurs à la mode, des vedettes du cinéma, des écrivains d’avant-garde et des compositeurs de musique savante ou de chansons populaires. Cette culture est ouverte à l’humour, à la parodie, à la modernité et à l’influence américaine. Des artistes juifs y jouent un rôle important qu’ils soient musiciens comme Henryk Wars, paroliers et poètes comme Julian Tuwim ou Marian Hemar, chanteurs ou chanteuses comme Adam Aston ou Wiera Gran… Nombreux sont ceux qui ont été assassinés par les nazis et leurs complices  comme l’auteur-compositeur Andrzej Włast ou le musicien  Artur Gold. Les rescapés ont souvent dû s’exiler mais les chansons, les sketches, en polonais ou yiddish, élaborés à cette période n’ont pas disparu des mémoires et continuent à nous émouvoir. Le récit d’éléments de la vie des femmes et des hommes qui ont  construit une forme de culture populaire et exigeante est une page importante de l’histoire européenne. 
 
Didier Francfort est historien, professeur émérite à l’Université de Lorraine, spécialiste d’histoire culturelle contemporaine.